La fabrication du papier et la fabrication du carton sont regroupées dans une seule et même industrie. Elles ont pour point commun la production de matériaux constitués d’une même fibre : la fibre de cellulose. En 2022 en France, cette industrie[1] représente à elle seule 70 entreprises, 81 usines et 119 machines à papier en activité.

Les produits issus de l’industrie du papier et du carton sont principalement utilisés dans les secteurs suivants en France :

  • Le secteur de l’emballage, et plus particulièrement pour l’agroalimentaire et le e-commerce
  • Le secteur des papiers pour usages graphiques
  • Le secteur des papiers d’hygiène
  • Les papiers industriels et papier spéciaux
  • Les pâtes marchandes

En 2022, la consommation de papier-carton en France a été de 4 980.6 kt, ce qui représente une baisse de 5.1% par rapport à la consommation de 2021, mais équivaut à la consommation de 2020 qui a été de 4 942.9kt.

Le taux de recyclage est de 78.2% en 2022, et reste plutôt stable ces 3 dernières années.

Ce sont les papiers et cartons d’emballage qui représentent la plus grosse part de la consommation de papier-carton en 2022 avec 4181.9 kt, tandis que les papiers graphiques consomment 511.5kt et les papiers d’hygiène 286 kt.


ENJEU N° 1 : L’INNOVATION

Les projets de R&D se focalisent sur la fibre de cellulose, la matière d’origine du matériau papier-carton. C’est cette substance qui est affinée, travaillée et enrichie au travers de différents procédés pour atteindre les qualités barrières requises, sans perte de recyclabilité et si possible sans ajout d’autres matériaux.

Le papier-carton[1] doit relever 5 défis d’écoconception :

  • La barrière : en devenant résistant à l’eau, au gras, à l’oxygène… pour conserver et protéger les produits.
  • La fermeture : pour être capable de fermer sans utiliser d’éléments susceptibles de réduire sa recyclabilité (colle, bouchons…).
  • La forme : c’est-à-dire épouser de nouvelles formes d’emballages : bouteilles, flacons, barquettes…
  • La transparence : pour rendre visibles les produits conditionnés.
  • L’élasticité : pour devenir flexible, étirable et résistant notamment pour permettre de nouvelles mises en forme d’emballages.

La diminution des plastiques[2] dans certains produits tels que les emballages alimentaires est une problématique centrale : l’accent est mis sur les matériaux biosourcés, c’est-à-dire d’origine animale ou végétale, pour limiter l’utilisation de ressources non renouvelables.


ENJEU N° 2 : LA TRANSITION ECOLOGIQUE

L’économie circulaire, concept créé dans les années 2000, a pour but la préservation des ressources de la Terre, limitées. Elle vise à limiter le gaspillage, par le recyclage et la réutilisation des matériaux. L’industrie du papier-carton est très tôt rentrée dans ce concept en facilitant le tri et le recyclage. La filière du carton ondulé a d’ailleurs un taux de recyclage qui s’élève à 92 % !

Nous ne développerons pas ici le sujet du recyclage, car il fait déjà l’objet d’un autre article que vous pouvez consulter en cliquant ici : https://brandstrom.fr/zoom-sur-le-recyclage-du-papier-carton/

L’autre enjeu principal de l’industrie papetière est sa décarbonation.

La Stratégie Nationale Bas-Carbone[3] (SNBC) fixe pour le secteur de l’industrie un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 35% d’ici 2030 par rapport à 2015. Nous allons tenter de découvrir quels sont les leviers qui pourront être utilisés afin de tenir cet objectif et d’identifier les investissements nécessaires pour y parvenir.

Emettrice de 2 MtCO2 en 2019, soit 2,3 % des émissions liées à l’activité industrielle sur le territoire national, l’industrie papetière[4] a déjà réduit ses émissions annuelles de GES de près de 55% en 2020 par rapport à 2005.

La future trajectoire prévoit une baisse moyenne annuelle de 2,9 % des émissions de GES sur la période 2020-2030. Elle suppose que des politiques publiques soient menées par l’État pour favoriser la décarbonation des procédés, et que la compétitivité de l’industrie papetière se maintienne. Sachant que cette dernière est fortement exposée aux risques de délocalisation (plus de 60 % du papier-carton consommé en France est déjà importé) dans des pays possédant une empreinte carbone plus élevée.

LES LEVIERS :

  • Actions d’amélioration continue, notamment par le remplacement d’équipements en fin de vie. Sur la période 2015-2030, il a été estimé que l’efficacité énergétique pouvait être améliorée de l’ordre de 0,5 % par an, ce qui correspondrait à une réduction des émissions annuelles de 200 ktCO2e. Les investissements nécessaires à la réalisation de ces projets d’efficacité énergétique ont été estimés à environ 100 millions d’euros sur la période 2022 – 2030.
  • Le développement d’installations de cogénération « biomasse » sur 3 à 5 sites papetiers sur la période 2022-2030, permettrait de réduire les émissions de près de 300 ktCO2e par an. Les investissements nécessaires à la réalisation de ces projets de cogénération biomasse ont été estimés à plus de 450 millions d’euros.
  • Production de chaleur décarbonée possible au travers de deux technologies :
  • la combustion de biomasse, en substitution du gaz naturel, pour la production de chaleur à hauteur de 1,5 TWh/an11, permettra une réduction des émissions de GES liée à la production de chaleur de 300 ktCO2e entre 2015 et 2030 ;
  • la combustion de Combustibles Solides de Récupération (CSR), en remplacement d’une partie des sources de chaleur carbonées, à hauteur de 0,9 TWh/an12, permettra une réduction des émissions de GES de 60 ktCO2e entre 2015 et 2030.

Autres leviers : une étude d’ENEA-Frontier13 « Pour une production et une consommation de chaleur décarbonée et compétitive » a identifié trois autres modes de décarbonation de la chaleur industrielle : l’autoconsommation de biogaz sur les sites industriels, le solaire thermique et le raccordement à une unité de valorisation énergétique des déchets (UVE). Cela dit le potentiel de décarbonation et leur pertinence restent encore à évaluer.


ENJEU N° 3 : L’EMPLOI ET LA FORMATION

Ralentissement de la réduction des effectifs :

Tandis que nos voisins allemands ont renforcé leurs effectifs dans le secteur au cours des quinze dernières années, l’industrie française a perdu près de 20.000 emplois[5] entre 2005 et 2020, année à laquelle le secteur dénombrait environ 63.500 salariés. Ce déclin de l’emploi s’inscrit dans une tendance plus large qui a touché toute l’industrie hexagonale. Sur les dix dernières années, la diminution des effectifs a toutefois ralenti : -1,7% par an contre -3,2% au cours de la décennie précédente.

La fabrication de papier « impression écriture » a durement souffert du triomphe du numérique. En ce qui concerne la production de pâte à papier, de papier et de carton, c’est plutôt la concurrence étrangère qui pèse sur l’activité et l’emploi. D’autant que l’automatisation et la hausse de la productivité réduisent les besoins de main d’œuvre. Sur les 10 dernières années, l’emploi salarié s’est plus fortement dégradé dans les activités de fabrication (-2,8% par an). Les activités de transformation des produits de base en produits finis ont mieux résisté (-1,3% par an).

Certains sous-secteurs ont même progressé. La production de papier d’hygiène prospère ainsi que les activités d’emballage et d’étiquetage qui bénéficient d’un marché en croissance avec le développement du commerce en ligne et de la vente à emporter, mais aussi du fait du « plastic-bashing » qui positionne l’emballage carton comme une solution durable. Ces activités sont quelque peu protégées de la concurrence extérieure car elles répondent à des besoins personnalisés ou des petites séries. Et d’autre part, elles s’exercent généralement à côté des lieux de consommation, pour des questions de coûts de transport.

Besoin de qualifications :

Les travailleurs de l’industrie papier-carton sont surtout des ouvriers qualifiés, à plus de 55%. Les procédés de fabrication sont, en effet, complexes, techniques et spécifiques. La tendance est d’ailleurs à une augmentation du niveau de qualification à l’embauche. En 2019, plus de la moitié des recrues était en possession d’un diplôme de niveau Bac+2 ou plus, contre seulement 20% en 2003. À peine 17% des salariés de moins de 30 ans présentent un niveau inférieur ou égal au CAP, contre 72% chez les 50 ans et plus. Cette exigence de qualification à l’embauche s’accompagne d’une difficulté de plus en plus grande à recruter : 56% des projets de recrutement étaient jugés difficiles en 2020 contre 43% en 2017.

Renouvèlement des effectifs et formation :

Or le secteur va devoir recruter car la pyramide des âges est déséquilibrée.

  • Les salariés de 50 ans et plus comptent pour 34% des effectifs.
  • Les salariés de moins de 30 ans ne pèsent que 12% dans la branche en 2019, contre 17% dans l’ensemble de l’industrie.
  • Du côté des apprentis, le secteur papier-cartonse situe en queue de peloton : les alternants ne représentent que 1,9% du personnel contre 3,6% pour l’ensemble de l’industrie, et 6% pour la maroquinerie. La branche a, en revanche, mis sur pied un système de formation continue et de certification ambitieux, qui permet de former des recrues non qualifiées et d’accompagner l’évolution des carrières. Ce qui se traduit par une bonne fidélisation des salariés : 60% d’entre eux ont plus de 9 ans d’ancienneté.

Le principal défi du secteur est sans doute celui de l’attractivité : pour faire face aux besoins de main d’œuvre et surtout de montée en compétence, afin d’accompagner la nécessaire numérisation de l’outil de production. C’est un défi qui concerne les entreprises de la branche, mais également l’ensemble des acteurs de la politique, de la formation et de l’emploi. Car si le secteur ne représente pas directement un enjeu stratégique prioritaire pour les pouvoirs publics, ces entreprises constituent un maillon essentiel de la chaine de production pour de multiples activités, et une opportunité d’emploi pour de nombreux jeunes. À ce titre, cette industrie de proximité qui quadrille tout le pays a un rôle à jouer dans l’aménagement et la cohésion des territoires. Ce qui est un enjeu stratégique prioritaire.


ENJEU N° 4 : SUIVRE LE TOURNANT DU NUMERIQUE

Aujourd’hui ce sont toutes les tailles d’entreprises, dans tous les secteurs et tous les services qui sont demandeurs. L’objectif est d’avoir une production plus flexible, agile et évolutive, afin de s’adapter plus facilement à une demande de produits personnalisés de plus en plus exigeante. L’Industrie 4.0 ouvre aussi de nouvelles perspectives en matière de gains de profitabilité et de compétitivité.

Au niveau de la production :

Pour Fabien Becouze[6] Coordinateur Industrie 4.0 Usine Bosch de Moulins, il s’agit bien sûr de connecter les machines et systèmes entre eux, mais pas seulement. C’est aussi et surtout de permettre aux hommes d’accéder facilement aux données des machines et aux données de flux, pour prendre les meilleures décisions en mode collaboratif.

La division Freinage du groupe Bosch est même la première division à avoir standardisé et connecté l’ensemble des moyens de production des systèmes de freinage ABS et ESP au niveau mondial.

L’usine « flexible » est à portée de main grâce à de multiples nouveaux outils comme par exemple les tableaux d’amélioration continue 100% digitaux, le contrôle qualité interactif, le poste de travail intelligent, ou les solutions de maintenance prévisionnelle, etc.

Dans le Groupe Renault, l’industrie nouvelle génération vise à équiper les collaborateurs d’outils mobiles afin d’accéder à l’information rapidement là où ils produisent la valeur, et donc à supprimer 20 à 30 % de tâches inutiles. Ils ont développé la maintenance conditionnelle et prédictive directement sur les machines, mais aussi à distance. Ils peuvent piloter leurs usines et leurs chaines de production en temps réel grâce à une acquisition de données partout dans leurs process et leurs flux. Et enfin ils ont mis en place un système de « Track & trace » qui permet de suivre les produits, les pièces, les emballages etc.

Le défi est également d’embarquer dans cette démarche tous les fournisseurs et sous-traitants.

Au niveau de la gestion énergétique :

L’objectif est de réduire les consommations d’énergies et l’impact environnemental en identifiant très vite des consommations anormales (par exemple un éclairage ou une machine non éteinte) et en déclenchant automatiquement des alertes. En quantifiant les résultats des améliorations apportées aux équipements et en comparant les machines, cela permet aux usines de s’aligner sur celles qui consomment le moins. Les nouveaux outils mesurent en temps réel les consommations électriques, les débits d’air, le chauffage ou la température des systèmes de refroidissement par exemple.

HIGHCAST

Highcast propose une solution d’intelligence artificielle pour optimiser les coûts énergétiques et émissions de CO2 grâce à une meilleure planification de la production. L’outil d’aide à la décision permet de piloter la consommation des machines énergivores en fonction de prévision du coût réel d’électricité afin de maîtriser la rentabilité et réduire l’impact environnemental de l’usine. Plus de 10% d’économies sont observées dans les usines équipées.

Plus d’info via [email protected]

Au niveau de la logistique :

L’industrie 4.0 a aussi pour but de réduire les stocks et de gagner en efficacité dans la supply chain interne, en synchronisant les flux physiques, les commandes, les approvisionnements, les historiques de ventes, etc. Les coûts de stockages sont ainsi réduits, les ruptures de stock moins fréquentes, et les coûts de transports optimisés. Ces nouveaux outils facilitent d’autant la réalisation des inventaires ce qui permet un gain de temps important pour les équipes.

Au niveau de la sécurité :

Tous ces progrès permettent également d’améliorer non seulement l’ergonomie mais aussi la sécurité des outils de travail et des postes de travail : outils de reconnaissance vidéo, capteurs sur les opérateurs, gilets intelligents pour les travailleurs isolés, etc.

Enfin, bien sûr, la sécurité informatique est un réel challenge dans cette transformation avec entre autres le cloisonnement des réseaux, la protection des données, le verrouillage des ports USB sur tous les outils de production, etc.

Les entreprises doivent donc aborder le tournant du numérique comme un sujet à 360° : stratégie d’entreprise, innovation, business model, organisation, management, formation, compétences… La création d’une culture digitale est essentielle. L’enjeu est finalement moins technologique qu’humain car les équipes doivent adhérer et s’engager dans cette transformation.

L’Industrie du futur doit donc servir à simplifier le quotidien des utilisateurs afin qu’ils puissent consacrer plus de temps à ce qui crée vraiment de la valeur. Elle permet de revaloriser le métier d’opérateur et c’est un excellent moyen d’attirer les millenials, de féminiser l’industrie, et de recréer de l’engagement au sein des entreprises. D’après Laurent Ruhlmann Directeur de la performance industrielle du Groupe SEB « l’industrie du futur redonne de la noblesse au rôle des hommes et des femmes dans l’usine ».

[1] CITEO, Les défis du matériaux papier-carton, https://www.citeo.com/le-mag/les-defis-du-materiau-papier-carton

[2] MESCARTONS.COM, Tout savoir sur le matériau carton, L’industrie du carton, 11/12/2020, https://www.mes-cartons.com/blog/tout-savoir-sur-le-materiau-carton/industrie-carton.html

[3] MINISTERES DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DE LA SOUVERAINETE INDUSTRIELLE ET NUMERIQUE, 9/03/2022 – Publication de la feuille de route de décarbonation de la filière Papier-Carton, https://presse.economie.gouv.fr/2130-publication-de-la-feuille-de-route-de-decarbonation-de-la-filiere-papier-carton/

[4] COPACEL, Décarbonation de l’industrie, Feuille de route de l’industrie Papetière, Février 2022, https://www.copacel.fr/wp-content/uploads/2022/03/20220216_copacel_feuille_de_route_de_decarbonation_filiere_papier_carton-1.pdf

[5] OPCO2I, Etat des lieux de l’emploi dans l’industrie du Papier Carton, https://observatoire-competences-industries.fr/etudes/portrait-branche-industrie-papier-carton/

[6] BOSCH REXROTH, Livre blanc Expertise « Usine du futur : Comment accélérer et réussir sa transformation industrielle ? Retours d’expériences, conseils et solutions ».

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