De manière générale, le recyclage est défini comme étant un procédé de traitement des déchets de produits arrivés en fin de vie, qui permet de réintroduire certains de leurs matériaux dans la production de nouveaux produits. Les matériaux recyclables comprennent certains métaux, plastiques et cartons, le verre, les gravats, etc.
D’après l’ADEME en 2019, le taux de recyclage des emballage papier-carton est de 91.4% (le taux de recyclage des emballages ménagers étant de 68%, tandis que le taux de recyclage des emballages industriels et commerciaux est de 98%).
Les avantages de l’emballage Papier/Carton
L’industrie de l’emballage papier/carton utilise un matériau naturel et renouvelable qu’on appelle la fibre de cellulose : elle peut être sous forme de papier, de carton ou de cellulose moulée.
Elle est issue du bois provenant de sous-produits de l’exploitation des forêts, que l’industrie contribue à valoriser. Ou bien des produits papier/carton usagés récupérés (déchets ménagers, industriels ou commerciaux), dont les fibres vont être réutilisées pour fabriquer de nouveaux emballages et en prolonger ainsi l’usage.
Avec près de neuf emballages recyclés sur dix, l’industrie de l’emballage papier-carton est un exemple remarquable de fermeture d’une boucle matière. La quasi-totalité de ses produits sont recyclés et transformés en nouveaux emballages dans un véritable système de réutilisation, fonctionnant à l’échelle mondiale, facilitant ainsi les échanges internationaux.
Pourquoi recycler ?
Premièrement, pour économiser des ressources.
Selon le WWF, la fabrication de papier recyclé :
- consomme 6 fois moins d’eau et 2 fois moins d’énergie
- 1 tonne de papier recyclé, c’est aussi 3 à 5 tonnes de bois économisées
- permet de limiter les émissions de CO2 liées à l’extraction de nouvelles ressources naturelles telles que l’eau ou le bois
Plus précisément 1 tonne d’emballage en papier-carton triée, permet d’économiser 1410 kg de bois et 48.20m3 d’eau.
Deuxièmement, le recyclage permet de réduire les volumes de déchets à traiter, et génère 25 fois moins de déchets chimiques.
Et troisièmement, il créé plus d’emplois que l’enfouissement ou l’incinération.
Le papier recyclé est utilisé pour fabriquer de nouveaux journaux et magazines, du papier toilette ou de l’essui tout. Une feuille de papier peut être recyclée de 8 à 12 fois, ensuite, la fibre est trop fragile.
Quant aux cartons, ils s’offrent une nouvelle vie, soit en nouveaux emballages cartons, soit en nouveaux produits (sacs en papier, par exemple). Les cartons se recyclent une dizaine de fois. Ensuite, la fibre devient également trop fragile.
Il faut savoir que l’humidité et les souillures (en particulier le gras) sont les deux ennemis du recyclage du carton et du papier. En effet, l’humidité abîme les fibres de cellulose. Même chose pour les souillures qui, en plus, risquent de polluer le reste des déchets du bac de tri.
Les différentes étapes du recyclage du Papier-Carton
Au Centre de Tri
Les déchets doivent d’abord être collectés (ramassage), puis déposés dans un centre de tri. Les déchets y sont séparés par famille de matériaux grâce à plusieurs étapes de tri automatique, optique et/ou manuel.
Dans les Centres de tri français, différents process de tri s’enchainent. Il existe tout d’abord le Tri Granulométrique, qui sépare les déchets par taille et par forme à l’aide de trommels et de machines de tri balistiques. Puis un tri magnétique, qui permet de trier l’acier à l’aide d’overbands. Vient ensuite le tri optique dont la reconnaissance est basée sur les rayonnements proches des infra-rouges. Un tri se fait également par induction et sépare l’aluminium à l’aide de machines à courants de Foucault. Enfin, un contrôle qualité manuel est effectué.
A l’usine de recyclage papetière
Les balles de carton sont ensuite transportées dans une usine de recyclage papetière.
Le procédé de recyclage a alors lieu en 3 phases :
#1 Le pulpage et le défibrage : les produits papiers-cartons usagés sont d’abord placés dans un pulpeur. Ce brassage dans de l’eau permet de rompre les liaisons entre les fibres de cellulose et de les séparer des produits résiduels qu’elles pourraient contenir.
Vous seriez surpris de la quantité de cheveux et de sable extraits lors de cette étape.
#2 Le classeur : c’est l’étape d’épuration qui permet de séparer les fibres des éléments qui leur sont associés : colles, vernis, agrafes etc.
#3 Le désencrage : il est nécessaire simplement pour la fabrication de pâte blanche, et le procédé est essentiellement utilisé dans le cas du recyclage des journaux-magazines.
Les fibres rejoignent alors le procédé habituel de fabrication du papier-carton. Elles sont déposées sur une toile en mouvement, où elles s’égouttent dans le but de former une feuille, qui sera pressée et séchée sur des cylindres chauffés à la vapeur. Une nouvelle feuille de papier ou de carton est ainsi fabriquée. Une bobine mère est ensuite réalisée : elle est prête à repartir en usine pour la fabrication de nouveaux cartons !
Quelques recommandations
Mais alors, quels adhésifs (ou colles) et encres choisir pour favoriser le recyclage des emballages en papier-carton ?
Règle n° 1 : prioriser les adhésifs classables et non fragmentables, dits de « niveau 1 » (ex : thermo-fusibles non PSA). Ils sont pleinement compatibles avec le recyclage, car ils se fragmentent en morceaux grossiers qui sont éliminés au niveau des classeurs.
Règle n° 2 : sélectionner des adhésifs hydro-dispersables. C’est-à-dire des colles qui se dispersent dans l’eau, elles sont dites hydrosolubles. Les effets indésirables sont possibles, mais ils sont limités par la mise en place de process adaptés chez les recycleurs.
Règle n° 3 : il est recommandé de vérifier auprès du fournisseur de colles, l’absence d’huiles minérales dans leurs compositions.
A l’inverse, il faut éviter les adhésifs fragmentables et insolubles dans l’eau. C’est le cas de la plupart des adhésifs sensibles à la pression (PSA). Étant visqueux, ils gérèrent des morceaux persistants dans le procédé, appelés « stickies ». Ils sont à l’origine de défauts de qualité du papier recyclé et de surcoûts d’entretien des machines et de traitement de l’eau.
Brandstrom distribue, entre autres, des bandes adhésives d’Arrachage 100% papier entièrement recyclables et repulpables, ainsi que des bandes de renfort recyclable et compostable.
En ce qui concerne les Encres, la première recommandation est d’éviter les encres à base d’huiles minérales ajoutées, afin de prévenir la contamination de la boucle du recyclage des emballages par ces substances. Il faut savoir que les huiles minérales contenues dans les encres pour tous les emballages sont interdites depuis le 1er janvier 2022. La deuxième est d’optimiser les quantités d’encres mises en jeu.
Les différents logos du carton recyclable
De nombreux logos étant présents sur les cartons, il est parfois difficile de s’y retrouver.
Certains ont un sens similaire, d’autres sont spécifiques.
Voyons les principaux logos à connaître :
- FSC (Forest Stewardship Council, ou Conseil de Soutien de la Forêt) :ce logo est une certification environnementale et un label international. Il garantit que le carton a été produit dans une exploitation forestière légale, respectueuse des lois et des populations autochtones. L’exploitation concernée veille à la gestion durable des forêts, en respectant la diversité biologique et les sols, afin de les préserver pour le futur.
- PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières) :cet organisme a une mission similaire à celle du FSC. Cette ONG internationale certifie la gestion durable des forêts à travers 55 pays dans le monde.
- Signalétique de recyclage ou Info-Tri :ce logo est spécifique au marché français. Il s’agit d’un rectangle comportant plusieurs cases et indiquant comment recycler l’emballage. Il est particulièrement utile lorsque l’emballage est constitué de différents matériaux et a un rôle informatif et incitatif. Son objectif est de simplifier les consignes de tri pour encourager la population à réaliser ce geste essentiel.
- Tetra Pak :ce logo bleu est apposé sur les emballages renouvelables et 100 % recyclables. Il concerne les briques alimentaires en carton. Il valorise aussi l’économie circulaire entraînant de faibles émissions de CO2.
- APUR (Association des Producteurs et Utilisateurs de papiers-cartons Recyclés) ce logo permet d’indiquer le pourcentage de fibres recyclées utilisées lors de la fabrication du carton. Plus il est élevé, mieux c’est.
- Écolabel :ce logo européen indique que le carton a été produit selon un cahier des charges écologique rigoureux. L’impact environnemental à chaque étape de la vie du produit est faible.
- NF Environnement :il s’agit d’une norme concernant la qualité d’usage et environnementale du carton. Comme avec Écolabel, les produits comportant ce logo ont été soumis à un cahier des charges précis.
Petit lexique du recyclage
BIODEGRADABLE : produit qui, laissé à l’abandon, est détruit par des bactéries ou d’autres agents biologiques. Le carton est biodégradable, mais cela ne signifie pas que les cartons peuvent être jetés dans la nature : certains éléments sur l’emballage peuvent, eux, nécessiter un traitement particulier. Par exemple : les agrafes. Il existe aussi un risque de pollution en raison des colles ou encres présentes sur le packaging.
COLLECTE : ensemble des opérations qui consistent à enlever les déchets et à les acheminer vers un lieu de traitement.
DEVELOPPEMENT DURABLE : concept essentiel dans la société actuelle, visant à trouver un équilibre entre le progrès économique, la protection de l’environnement et le bien-être social. Ce concept repose sur l’idée de répondre aux besoins du monde moderne sans compromettre les ressources et les opportunités des générations futures.
ECOCITOYENNETE : l’écocitoyen a conscience d’appartenir à un environnement qui garantit son existence, ce qui implique pour lui des droits et des devoirs par rapport à un territoire, un pays ou un continent, par exemple.
ECOCONCEPTION : intégration des caractéristiques environnementales dans la conception du produit en vue d’améliorer son impact sur l’environnement tout au long de son cycle de vie.
ECOLOGIE : science qui étudie les relations entre les êtres vivants et leur environnement. Elle vise à comprendre comment les organismes interagissent entre eux et avec leur milieu, ainsi que les effets de ces interactions sur l’ensemble de l’écosystème.
ECONOMIE CIRCULAIRE : modèle économique novateur qui vise à transformer la façon dont nous produisons, utilisons et gérons les ressources. Contrairement à l’économie linéaire traditionnelle, qui consiste à extraire, produire, consommer et jeter, l’économie circulaire propose une approche plus durable et efficace.
L’objectif principal de l’économie circulaire est de minimiser les déchets et de maximiser l’utilisation des ressources en les maintenant dans le cycle économique le plus longtemps possible. Cela implique de repenser la conception des produits, de favoriser la réutilisation, la réparation et le recyclage, ainsi que de promouvoir la collaboration entre les acteurs de l’industrie.
ENFOUISSEMENT DES DECHETS : désigne leur stockage dans le sol. Selon leurs caractères polluants, les déchets sont orientés vers des classes différentes de CSDU (Centre de Stockage des Déchets Ultimes). Selon la nature, la quantité et les objectifs de traitements, différents procédés sont utilisés : traitements biologiques, chimiques, physico-chimiques, séparations par membrane, concentration. Le biogaz est capté et brûlé en torchère ou valorisé par la production de chaleur, d’électricité ou de carburant. Dans un centre d’enfouissement, les déchets sont conservés dans des alvéoles de 2500 m² de superficie, entourées de digues pour éviter le ruissellement. A savoir que les erreurs de tri sont également orientées vers le centre d’enfouissement…
FCR (Fibres Cellulosiques de Recyclage) : cette nouvelle matière première issue du recyclage va être consommée par des papetiers pour devenir carton, essuie-tout, papier journal, etc. C’est le cycle de vie du papier.
INCINERATION DES DECHETS : technique de transformation par l’action du feu. Incinérer signifie « réduire en cendres ». C’est une des techniques qui peut servir à produire de l’électricité et/ou de la chaleur (chauffage urbain par exemple), mais qui peut être source de pollution de l’air. En France en 2018, 126 incinérateurs de déchets municipaux non-dangereux brûlaient en moyenne 14,5 millions de tonnes par an de déchets.
OVERBAND : utilisé lors du tri, c’est un séparateur de déchets magnétique suspendu, qui grâce à un aimant permanent, permet de récupérer les métaux ferreux présents dans les produits issus de la collecte sélective.
PRODUIT ECOLOGIQUE : produit qui lors de son cycle de vie minimisera son impact sur l’environnement. Cela signifie que les étapes du cycle de vie du produit – qui sont sa fabrication, son emballage, son transport, son utilisation et son recyclage – respecteront l’environnement. En d’autres termes, sélectionner un produit classé comme écologique, c’est choisir un produit à base d’éléments recyclés qui limite son impact sur la pollution de l’air, de l’eau ou du sol.
PRODUIT ECO-RESPONSABLE : on en distingue plusieurs types.
- Les compostables, sont les produits, qui une fois usagés sont récupérés par une unité industrielle qui se chargera de les dégrader. Cette dégradation engendrera de l’engrais.
- Les recyclables, sont ceux qui se réintroduisent parfaitement dans le cycle de production. On peut citer comme exemple le carton ou le papier recyclé.
- Les biodégradables, eux, ont la possibilité d’être décomposés par des organismes vivants tels que des bactéries.
RECONDITIONNEMENT : consiste à faire intervenir un professionnel pour remettre en état de fonctionnement un produit électronique ou électroménager ayant déjà servi. Ces produits bénéficient de la garantie légale de conformité d’une durée minimum de six mois.
RECYCLAGE : processus qui consiste à transformer des déchets en nouveaux produits utiles. Cette pratique a pour objectif de réduire les déchets et les rejets de gaz à effet de serre, de préserver les ressources naturelles et d’assurer une production durable.
Le recyclage est un processus complexe qui implique la collecte, le tri, le nettoyage, la transformation et la vente de produits recyclés. Cette pratique peut être réalisée sur de nombreux types de déchets, tels que les emballages en papier, les boîtes de conserve, les bouteilles en plastique, les métaux, les batteries, les pneus ou encore les textiles.
Le carton est recyclable s’il ne contient aucun autre élément, comme des restes de nourriture. Il faut donc être attentif au moment de jeter, par exemple, des cartons à pizza ou des briques de jus de fruits. Il est nécessaire d’enlever les traces d’aliments.
REEMPLOI : c’est un nouvel emploi d’un déchet pour un usage analogue à celui de sa première utilisation. C’est, en quelque sorte, prolonger la durée de vie du produit avant qu’il ne devienne un déchet. Par exemple, la consigne des bouteilles, à nouveau remplies après leur nettoyage.
REPULPABLE : signifie que le produit peut subir le processus de récupération des fibres dans le pulpeur : ce brassage dans de l’eau permet de rompre les liaisons entre les fibres de cellulose et de les séparer des produits résiduels qu’elles pourraient contenir.
REUTILISATION : consiste à utiliser un déchet pour un usage différent de son premier emploi, ou à faire, à partir d’un déchet, un autre produit que celui qui lui a donné naissance. Par exemple, utiliser des pneus de voiture pour protéger la coque des barques ou des chalutiers.
TAUX DE VALORISATION : c’est le ratio en pourcentage de la quantité de produits valorisés sur la quantité totale de produits triés.
TRI : est une opération dans laquelle les déchets recyclables collectés sont rassemblés pour être triés par matériaux. Ces matériaux sont conditionnés en balles ou en vrac pour être revendus aux recycleurs, sans que leurs caractéristiques physico-chimiques soient modifiées.
TROMMEL : lors du tri, cylindre rotatif composé de grilles perforées qui permettent de séparer les matières en fonction de leurs tailles.
UPCYCLING : se traduit en français par surcyclage ou encore upcyclage. C’est une pratique qui consiste à récupérer des matériaux ou des produits dont on n’a plus l’usage, afin de les transformer en matériaux ou produits de qualité ou d’utilité supérieure. Il s’agit donc d’un recyclage « par le haut ». La notion de valeur ajoutée apportée au produit final entre en compte, contrairement au recyclage classique, pour lequel le produit recyclé aura a priori une qualité moindre ou, au plus, égale au produit d’origine. Dans la décoration d’intérieur par exemple, les palettes de stockage sont transformées en table, en fauteuil ou encore en étagère.
VALORISATION : désigne toute opération dont le résultat principal est :
- L’utilisation de déchets qui servent en remplacement d’autres matières qui auraient autrement été utilisées pour produire le bien ou l’équipement concerné.
- Ou la transformation de déchets afin qu’ils puissent par la suite être intégrés dans une chaîne de valeur dans le but de produire de futurs biens ou équipements, dans cette unité de production ou dans un quelconque autre process de fabrication.
Sources:
- CEREC « Guide d’évaluation de la recyclabilité des emballages ménagers à base de papier-carton – Ecoconcevoir pour mieux recycler » Juin 2022 220610-brochure-cerec-lowdef.pdf
- LE PAPIER, « Le procédé de recyclage », http://www.lepapier.fr/procede_recyclage.htm
- Les emballages papier-carton sont alors compactés, puis rassemblés en balles d’à peu près 1 tonne.
- LEMON TRI, « Recyclage des cartons », https://lemontri.fr/le-recyclage-du-carton
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Recyclage
- COFEPAC, « L’industrie de l’emballage à base de papier-carton – faits et chiffres », Octobre 2022
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FILTRONA, Grande-Bretagne
Suède